Le Japon va renforcer sa politique anti-immigration

Alors que la politique migratoire du Japon est dors et déjà connue pour être extrêmement stricte, le gouvernement japonais s’apprête a signer un amendement qui faciliterait davantage l’expulsion des migrants.

En effet, de nombreux sans papiers (360 en 2019), n’ayant pas obtenu le droit d’asile et refusant d’être rapatrié dans leurs pays d’origine, se retrouvent enfermés dans des centres de détentions gérés par le ministère de l’immigration. La durée de détention n’étant pas limités, beaucoup de migrants (principalement des kurdes, iraniens et birmans) y restent de longues années, et vivent dans des conditions déplorables (17 migrants y seraient mort depuis 2007)

Ainsi, soucieux de remédier à cette situation, le gouvernement japonais, et la ministre de la justice Yoko Kamikawa, ont déclaré :  

« De nombreux étrangers refusent le rapatriement et cela ne fait qu’allonger la détention. Il faut que nous trouvions vite une solution pour rendre la procédure de rapatriement plus efficace »

Ministre de la justice Yoko Kamikawa

Cet amendement permettrai notamment au Bureau de l’immigration d’infliger une sanction pénale aux étrangers en situation irrégulière qui refusent le rapatriement. De plus, les demandeurs d’asile voyant leur dossier rejeté pour la troisième fois risqueraient d’être renvoyés dans leur pays d’origine par les autorités japonaises.

Cependant de nombreuses ONG dénoncent un amendement (et notamment la clause de rapatriement au bout du troisième rejet) qui ne respecterait pas le principe de non-refoulement qui stipule :

« Aucun des Etats contractants n’expulsera ou ne refoulera, de quelque manière que ce soit, un réfugié sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. »

Si des actions sont menées par les ONG et les migrants dans les camps (grève de la faim, conférence etc..) pour sensibiliser le gouvernement et les japonais, ces derniers semblent rester indifférents.

Rappelons que le Japon est un pays, qui mène une politique migratoire, qui contrairement à la France, reste extrêmement fermée puisque seuls 47 dossiers ont été acceptés en 2020. De plus nombre de demandeurs d’asile n’obtiennent gain de cause qu’après avoir intenté un procès au Bureau de l’immigration.

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